4. Le français fonctionnel :
Cette appellation est apparue au milieu des années 70 dans un contexte de crise économique (choc pétrolier) et de grandes évolutions didactiques. Ce type d’enseignement est destiné à des boursiers du gouvernement français. La nature serrée des budgets incite le gouvernement à encourager un enseignement plus ciblé du français. Le français fonctionnel « ne saurait se caractériser d’abord en termes de contenus et d’inventaires linguistiques, mais bien par rapport à des publics précisés et à leurs objectifs d’utilisation fonctionnelle (c’est-à-dire opératoire) de l’instrument linguistique qu’ils entendent acquérir » (DDL, 1976 : 231).
Le français fonctionnel est basé sur :
ü Une approche fonctionnelle d’enseignement du français
ü La prise en compte de la diversité des publics et de leurs besoins
ü La définition des objectifs suivant les besoins comme préalable à l’élaboration de tout programme d’enseignement débouchant sur l’évaluation.
Ce type d’enseignement a lui aussi connu une grande mutation et l’appellation est passée du français fonctionnel à l’enseignement fonctionnel du français. « En fait, il ne s’agit pas d’un français fonctionnel, mais d’un enseignement fonctionnel du français » (Porcher, 1976 : 68). Cette sentence va renforcer l’ambiguïté déjà existante. En effet, l’expression français fonctionnel […] n’a pas grand sens en termes didactiques, contrairement à l’expression enseignement fonctionnel du français : par delà les différences de publics et de contenus, est fonctionnel tout enseignement mettant en œuvre des pratiques qui sont en adéquation avec les objectifs assignés […] Il n’y a donc pas de langages, et encore moins de langues, fonctionnels, mais des enseignements plus ou moins fonctionnels de tel ou tel aspect langagier dans telle ou telle situation. (Lehmann, 1993 : 99).
L’expression le français fonctionnel ne va pas survivre aux attaques des didacticiens. Elle va disparaitre au début des années 80 pour céder la place à celle d’enseignements fonctionnel du français. Il est à noter toutefois que « le FF a contribué à diffuser une méthodologie articulée sur la notion de besoins, dont le principe central est l’adaptation au public et à la situation d’enseignement/apprentissage » (Holtzer, 2004 : 12). Le français fonctionnel est donc à l’origine du concept de besoin utilisé aujourd’hui dans beaucoup de contextes : besoins d’apprentissages, besoins langagiers, besoins cognitifs, …. Il deviendra l’un des concepts fondamentaux des approches communicatives.