La prise de parole en public, notamment lors d’un « l'exposé oral », est une compétence centrale du travail universitaire. Elle est souvent source d'anxiété (le trac). Une prise de parole n'est pas un don, c'est une technique qui s'apprend et se travaille.
Une erreur commune est de se concentrer uniquement sur le « contenu » (le texte) de son exposé. Or, des recherches (notamment celles d'Albert Mehrabian (1981)) suggèrent que l'impact d'un message oral se décompose en trois dimensions, souvent appelées les « 3 V » :
Ø le verbal (7% de l'impact) : c'est le « contenu » lui-même, le choix des mots, le vocabulaire, la structure du discours. Bien que son impact relatif sur la perception de l'orateur soit faible, sa rigueur est essentielle dans un contexte universitaire (structure Introduction / Développement / Conclusion).
Ø le para-verbal ou vocal (38% de l'impact) : c'est la « manière » dont les mots sont dits. Il s'agit de la musique de la voix. Cela inclut : le ton (monotone, enjoué, grave...), le rythme et le débit (rapide, lent, les pauses), le volume et la portée (parler assez fort), la gestion des blancs (silences), l'articulation.
Ø Le Non-Verbal ou Visuel (55% de l'impact) : C'est le « langage corporel ». Il comprend : la gestuelle (mouvement des mains), les postures (ouvert, fermé, stable), les expressions du visage, le regard (le contact visuel avec l'auditoire).
La communication est réussie lorsque les 3 V sont alignés. Si vous dites « Je suis passionné par ce sujet » (Verbal) avec une voix monotone (Para-Verbal) et en regardant vos pieds (Non-Verbal), le message reçu par l'auditoire est : « l'ennui ».
1.1. Les pièges de la prise de parole
La maîtrise technique de la prise de parole consiste à éviter les pièges courants qui brouillent le message :
Ø Pièges de la voix (para-verbal) : faible portée (volume insuffisant, l'auditoire n'entend pas, voix tremblotante (souvent liée au stress, trahit un manque d'assurance), voix haut perchée (voix aiguë, fatigante pour l'orateur et l'auditoire.
Ø Pièges du débit (para-verbal) : débit trop rapide qui mène à l'escamotage (manger des syllabes), débit trop lent (monotone, endormant), pauses inappropriées (hésitations, "euh...", qui hachent le discours).
Ø Pièges de l'articulation (para-verbal) : sous-articulation (marmonnement, manque de mobilité des lèvres), balbutiement (répétition de sons ou de mots).
1.2. La gestion du trac
Le trac est une réaction physiologique normale. Il n'est pas un ennemi, mais une énergie à canaliser.
§ Avant l’exposé : la meilleure arme est la préparation. Répétez votre exposé, non pas pour l'apprendre par cœur, mais pour en maîtriser la structure.
§ Pendant l’exposé : l'erreur est de se concentrer sur ses symptômes « j'ai les mains qui tremblent », « ma voix tremble ». Focalisez-vous sur votre contenu et votre objectif (transmettre une idée). Établissez un contact visuel avec quelques personnes bienveillantes dans l'auditoire.
§ Après l’exposé : ne vous jugez pas « j'ai été nul ! », mais évaluez votre performance « mon introduction était claire, mais j'ai parlé trop vite ! ».
Synthèse des 3 V de la Communication Orale (d'après Mehrabian, 1981)
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