Introduction

L’entrée dans l’université implique une transformation profonde des habitudes d’étude. Les étudiants doivent apprendre à participer de manière active aux cours, à prendre la parole de façon pertinente et à justifier leurs idées par une argumentation solide. Ces compétences sont essentielles non seulement pour réussir leur parcours universitaire, mais aussi pour exercer leur futur métier d’enseignant, qui repose en grande partie sur la communication, la gestion des interactions et la capacité à convaincre.

1.     Les interactions en cours

Les interactions verbales au sein d’un cours correspondent aux échanges entre l’enseignant et les étudiants ou entre les étudiants eux-mêmes. Elles reposent sur trois dimensions essentielles :

1.1.            L’écoute active 

Développée initialement par le psychologue Carl Rogers (1961/1968), l'écoute active (ou bienveillante) est une technique de communication fondamentale. Elle se distingue radicalement du simple fait d' « entendre ».   Entendre est un processus passif, une réception de sons tandis qu’écouter activement est un processus volontaire, non-directif et empathique. Son but est de permettre à l'émetteur (votre enseignant, un collègue) d'exprimer librement sa situation et d'explorer son vécu émotif. Il s'agit de porter attention à "ce qui est vécu (dimension affective) au-delà de ce qui est dit.   L'écoute active se manifeste par des techniques verbales et non-verbales spécifiques, conçues pour montrer à l'interlocuteur qu'il est compris sans être jugé.

Ø  La communication non-verbale (le corps qui écoute) : des études suggèrent que le non-verbal (kinésie) véhicule une part majeure du message (plus de 55 %) (Mehrabian, 1981). En situation d'écoute, le non-verbal est essentiel pour créer un climat de confiance.   Quand on écoute activement, on recourt :

ü  à la kinésie : hochements de tête, posture ouverte (éviter de croiser les bras), synchronisation (adopter une posture similaire à celle de l'interlocuteur).

ü  à la proxémie : maintenir une distance respectueuse mais qui signifie l'engagement.

ü  au contact visuel : maintenir le contact visuel sans fixer, pour montrer son intérêt.   

Ø  La reformulation : c'est la technique verbale centrale. Elle consiste à redire en d'autres termes ce que l'on a compris du message de l'émetteur. Le but étant de vérifier sa propre compréhension et de rassurer l'émetteur sur le fait qu'il est écouté. La reformulation doit être brève, authentique « si je comprends bien...", "vous voulez dire que... » et cibler l'idée maîtresse ou l'élément le plus important. Une reformulation réussie amène l'interlocuteur à acquiescer et à approfondir sa pensée.   

Ø  Le reflet de sentiments : c'est le niveau le plus avancé de l'écoute active. Il s'agit de verbaliser l'émotion perçue chez l'autre, au-delà des mots. Ex: « J'ai l'impression que ce sujet vous préoccupe... ».   

Ø  Les incitations légères et les silences : l'écoute active n'est pas passive. Elle utilise des incitations « oui..., je vois..., je comprends,  mmm, … » et des silences respectueux pour encourager l'autre à continuer.   

Dans le contexte d'un cours magistral, l'écoute active vous permet de repérer les ambiguïtés, de préparer mentalement une « reformulation » de l'idée du professeur, et ainsi de « poser une question précise »  au lieu d'une intervention vague « j'ai pas compris ».

Last modified: Wednesday, 26 November 2025, 10:41 PM