2. Le terme et ses significations

Le terme « genre » n'est pas exclusivement réservé au domaine esthétique, ni même à la littérature. Il s'agit d'un mot qui, de manière générale, fait référence à l'idée d'origine, comme l'indique son équivalent latin, « genus, generis ». Jusqu'à la Renaissance, le mot était utilisé dans ce sens pour désigner la race ou la lignée. Cette signification perdure encore aujourd'hui dans l'expression moderne « genre humain », qui désigne « l'ensemble des êtres humains sans distinction de sexe, de race ou de nationalité ».

Cette première acception, qui suggère implicitement l'idée d'un « groupe d'êtres », a permis un glissement sémantique, prenant une perspective plus philosophique, pour signifier un regroupement d'individus ou d'objets ayant des caractéristiques communes.

Deux domaines du savoir vont récupérer ces définitions pour désigner des classifications particulières : la grammaire, où le mot « genre » permet de distinguer les catégories du masculin et du féminin (et éventuellement du neutre) ; la littérature et l’art qui ont eu recours à ce terme pour qualifier des classes, des sujets ou des modes de création. En peinture, par exemple, on séparera le portrait du paysage, la marine de la nature morte ; en architecture le gothique sera distingué du roman, le baroque du classique ; en matière de cinéma, art pourtant récent, il est traditionnel de différencier les catégories du western, de la comédie musicale, du film d’aventures, du péplum ou du dessin animé.

La littérature à son tour obéit à la même volonté taxinomique en s’efforçant de classer les œuvres et les sujets en fonction de critères particuliers, qu’ils soient stylistiques, rhétoriques, thématiques ou autres. C'est ce territoire qui constitue les genres littéraires et que l’on se propose d’explorer.