La lecture à haute voix

En maintes circonstances, on peut être amené à lire à haute voix, pour citer par exemple un extrait d’un document. Pour en avoir été parfois l’auditeur, vous savez que cet exercice présente certains dangers : le lecteur ânonne, trébuche, se reprend, ou bien, même sa lecture est correcte, le ton et le débit sont si monotones qu’on « perd le fil » au bout de quelques minutes.

Comment éviter ces difficultés ?

Trois impératifs : être audible

                             Etre clair

                             Etre vivant

                            A être audible

 

 

 

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1- articulez

Plus encore que l’exposé simplement parlé, dont l’auditeur suit aisément le cours grâce aux intonations personnelles, à toute la mimique dont on accompagne inconsciemment ce qu’on dit, la lecture, moins « vécue », doit parvenir à l’auditoire sans qu’il en perde un mot ni une syllabe. Ne parlez pas entre vos dents ; ouvrez assez la bouche pour qu’on entende parfaitement vos voyelles ; sans asperger de postillons les malheureux du premier rang, faites sentir nettement vos consonnes. Les exercices bien connus auxquels se livrent les apprentis comédiens ne seraient pas ici sans utilité.

2- regardez l’auditoire

Si vous tenez les yeux obstinément fixés sur  ce que vous lisez, d’abord vous perdez le contact avec les assistants ; ensuite, votre voix ne s’adresse qu’au plancher. Obligez-vous à lever la tête, et pour cela tenez la main le papier ou le livre que vous avez à lire ; vous n’avez d’ailleurs pas besoin d’avoir constamment le texte sous les yeux ; comme l’œil va plus vite que la voix, habituez-vous à retenir un ensemble de mots et à le dire tout en regardant votre auditoire. ( il est évidemment préférable, quand cela est possible, d’avoir pris connaissance auparavant de ce qu’on aura à lire)

B être clair

1- les groupements de mots

Sous peine de devenir inintelligible, groupez, dans votre lecture, les mots qui, pour le sens et la construction, constituent des sous-ensembles de la phrase.

Ainsi on pourra grouper les mots comme indiqué dans l’exemple suivant (le double trait marquant une pause plus importante) : le gouvernement japonais a annoncé.//

mardi 17 mars, // des mesures de stimulation de l’activité et de stabilisation des prix. // celles-ci portent /

 

 

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principalement/ sur une baisse du taux d’escompte/  qui revient de 2,25 à 1,25%.// L’octroi anticipé de contrats de travaux publics.// une relance de la construction dans le secteur privé, // des mesures d’assistance financière aux petites et moyennes entreprises /  très touchées depuis des mois,// comme le montrent les nombreuses faillites / qui se sont produites parmi elles.

Cependant l’emplacement et la durée des pauses ne dépendent pas seulement du souffle du lecteur et de son intention de rendre le texte intelligible, mais aussi du désir de faire ressortir telle ou telle indication en fonction d’une situation de communication déterminée.

2- la ponctuation

Elle signale les principaux groupements qui doivent être respectés, et dans une certaine mesure, la durée des diverse pauses. Mais il ne suffit pas de régler mécaniquement sa lecture sur elle. Ainsi, dans l’exemple proposé ci-dessus, l’adverbe principalement doit être détaché, parce qu’il exprime une réserve importante et qu’il ouvre une énumération dont il faut bien marquer les termes successifs.  

3- les liaisons

La rencontre de certains sons est désagréable a l’oreille et donne a la prononciation une allure saccadée qui peut même vous amener a bafouiller. D’où la nécessite de respecter a la lecture, plus scrupuleusement que dans la conversation courante, les liaisons.

c- être vivant

Même correcte et claire la lecture, que l’on croit plus  facile que la parole improvisée, est tres souvent morne, ennuyeuse et ne retient pas l’attention des auditeurs. Pourquoi ? La parole est rendu diverse et animée par la recherche de l’expression qui arrive aux lèvres selon la vie de la pensée, tantôt lente, tantôt pressee, tantot hesitante ; mais dans la lecture a voix haute, l’esprit du lecteur se livre a une activite plus mecanique, les termes lui sont fournis surement, regulierement. Du coup, le lecteur est entraine vers une cadence monotone ; il lui faut faire un effort pour l’eviter. Comment ? c’est une question de rythme et de ton.

 

 

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1-      Changer de rythme

 Que la vitesse de votre débit ne soit pas uniforme. Tout n’est pas capital dans ce que vous lisez : vous pourriez lire plus vite -sans bredouiller- certains membres de phrase moins importants, et sur un rythme plus large ce qui vous semble intéressant. Si vous avez parcouru au prealable le texte a lire, vous pouvez prendre la precaution de souligner les endroits ou votre lecture sera plus lente, plus appuyee.

Par un arret marque, un silence, rompez la regularite du debit, detachez le mot importantm celui qui doit frapper l’auditoire. Mais n’abusez pas de ce procédé : si vous insistez en trop d’endroits, tout se retrouvera au même niveau et lattention trop sollicite ne retiendra rien.

2-Variez le ton

Vous savez ce c’est qu’une monocorde : elle énonce tout sur la même note. Il ne s’agit pas de chanter, bien sûr, mais d’étendre un peu votre registre. Les interrogations que comporte votre texte, les parenthèses sont déjà une occasion d’utiliser des « notes » plus hautes ou plus basses.

   Méfiez-vous des fins de phrases : ne laissez pas tomber la voix (ou ne la montez pas) systématiquement.

   Enfin, traduisez par vos inflexions de voix les intentions de l’auteur : ironie, gravité, mais seulement s’il y a lieu, et sans excès.

Modifié le: Saturday 2 December 2023, 20:51