1. La fonction « sujet »
1.1. Définition : le sujet est un élément essentiel de la phrase verbale : on ne peut pas le supprimer. Il ne fait pas partie du groupe verbal, mais il commande l’accord du verbe.
1.2. Reconnaître le sujet d’un verbe Comment s’y prendre ?
Exemple : Salim lance le ballon vers son coéquipier.
Qui est-ce qui lance …?
2.2. Le rôle du sujet
Exemple : Les pigeons tourbillonnent lentement.
(= 3ème personne du pluriel)
Exemple : Son petit singe pousse quelques cris rauques.
Attention à la forme passive, le sujet indique qui subit l’action exprimée par le verbe. Exemple : L’oiseau est frappé au cou par la tête de serpent du boomerang.
Sujet+ Verbe à la forme passive
2.3. La classe grammaticale du sujet :
Le sujet d’un verbe conjugué peut être de classes grammaticales variées :
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Un nom propre |
Salim sourit de fierté. |
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Un groupe nominal |
Le médecin soigne son patient. |
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Un pronom |
Il sourit de fierté. |
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Un verbe ou un groupe à l’infinitif |
Sauver des gens est l’activité la plus favorite de Salim. |
2.4. La place du sujet :
- Dans une phrase interrogative. Exemple : As-tu préparé le feu, l’ail et les oignons pour faire griller les pigeons ?
- Dans une proposition qui suit les paroles prononcées par quelqu’un ou qui s’intercale entre ces paroles (proposition incise).
Exemple : - Attends, crie Salim sans se retourner.
- Dans certaines phrases ou propositions déclaratives, dans le registre soutenu : Exemple : Le boomerang frappe l’oiseau, tandis que s’élève une grande clameur parmi les volatiles.
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Retenir l’essentiel : Le sujet est un élément indispensable de la phrase verbale. Il commande l’accord du verbe en personne et en nombre. Le sujet peut être un nom propre, un groupe nominal, un pronom, un verbe, un groupe à l’infinitif… Il est généralement placé avant le verbe, mais il peut aussi être inversé. |
2. Le prédicat
2.1. Définition : le prédicat est constitué de tous les mots qui n’appartiennent ni au groupe sujet ni au(x) groupe(s) complément(s) de phrase. C’est le groupe construit autour du verbe principal d’une phrase. Il contient donc le verbe principal et tous les éléments qui en dépendent.
2.2. Verbe principal : le verbe principal est un verbe conjugué à un mode personnel. Dans une phrase complexe, c’est le verbe qui n’est pas précédé d’un subordonnant.
2.3. Expansions du verbe : quand le noyau est un verbe autre qu’attributif, ses expansions peuvent être :
Tu [lis rapidement]. (Le verbe est suivi d’un adverbe qui modifie son sens).
Vous [écrivez un nouveau roman]. (Le verbe est suivi d’un complément direct).
Vous [écrivez à votre ami].
(Le verbe est suivi d’un complément indirect).
Ces élèves [sont des génies]. (Le verbe est suivi d’un GN attribut du sujet)
Prédicat
Ces élèves [sont géniaux]. (Le verbe est suivi d’un GAdj attribut du sujet)
Certains verbes non attributifs, notamment les verbes d’opinion, commandent un attribut du complément direct : Je [trouve ces élèves géniaux].
CO
(Le verbe est suivi d’un GN complément direct – ces élèves – et d’un G Adj attribut de ce complément direct)
[En 1993], [Amin Maalouf] [a remporté le célèbre prix Goncourt].
CP Sujet Prédicat
les éléments qui dépendent du verbe a remporté ne peuvent pas être déplacés à l’extérieur du groupe. On ne pourrait pas écrire : *Le célèbre prix Goncourt en 1993 Amin Maalouf a remporté.
3. Le complément d’objet direct (COD)
Le complément d’objet direct est un complément indispensable pour que le sens d’un verbe transitif direct soit complet. Il désigne l’être ou la chose atteint par l’action qu’exprime le verbe. Il est construit directement, c’est-à-dire sans préposition. Le COD peut devenir le sujet de la voix passive.
3.1. Comment reconnaître un complément d’objet direct ? [1]Le complément d’objet direct (COD) fait partie du sens d’un verbe transitif direct Il désigne l’être ou la chose atteint, concerné, modifi é par l’action du verbe.
Exemples : on mange quelque chose, on tient quelque chose, on écoute une personne ou un disque, etc. Le COD est en construction directe, c’est-à-dire sans préposition entre le verbe et lui.
La construction verbe transitif direct + COD peut être mise à la voix passive. Le COD devient le sujet du verbe à la voix passive. Exemple : Les nuages cachent le soleil. Le soleil est caché par les nuages. Le passage à la voix passive donne parfois des phrases étranges.
Exemples :
Cette phrase ne comporte pas de faute de grammaire, mais on ne l’utilise pas. Avec un autre complément d’agent, elle cesse d’être étrange → La télé est regardée par beaucoup de gens.
3.2. Le COD fait partie du groupe verbal :
EX : L’arbre me cache.
3.3. Beaucoup de verbes peuvent avoir un sens intransitif et un sens transitif direct.
→ Ton chien mange trop. Le verbe de cette phrase est manger. Il n’a pas besoin d’un complément d’objet pour que son sens soit complet. Il signifie « se nourrir, prendre des aliments ». C’est un verbe intransitif. Le groupe verbal est mange.
→ Ton chien a mangé mon steak ! Le verbe de cette phrase est manger (quelque chose). Il a besoin du complément d’objet direct pour que son sens soit complet. Il signifie « mâcher et avaler un aliment particulier » C’est un verbe transitif direct. Le groupe verbal est a mangé mon steak.
3.4. Des confusions à éviter :
Le groupe du nom la nuit est complément circonstanciel de temps. On peut le déplacer, le supprimer ; on ne peut pas le remplacer par le pronom complément la. Le boulanger travaille la pâte à pain la nuit. Le groupe du nom la pâte à pain est COD. On ne peut pas le déplacer, le supprimer (ou alors on change le sens du verbe), on peut le remplacer par le pronom complément la →Le boulanger la travaille la nuit.
3.5. La place du complément d’objet direct :
C’est sa chanson préférée que Maya écoute.
On peut employer aussi un autre présentatif :
Voilà les chansons que Manon préfère.
Ses chansons préférées, Maya les écoute souvent.
3.6. Les principales formes du complément d’objet direct
Moussa écoute sa chanson préférée.
Moussa l’écoute.
Moussa écoute celle-ci.
Moussa voudrait continuer.
Moussa trouve que je chante mal.
Moussa écoute ce qu’elle aime.
[1] http://blogs.lfiduras.com/lettres-duras/wp-content/uploads/sites/16/2015/09/littreref_14.pdf
4. Le complément d’objet indirect (COI)
Le complément d’objet indirect a le même sens que le COD mais il est en construction indirecte.
On peut dire que la préposition fait partie du sens du verbe : parler de, parler à.
4.1. Comment reconnaître un complément d’objet indirect ?[1]
v Remarque : Le COI répond généralement sans ambiguïté aux questions : de qui ? à qui ? de quoi ? à quoi ? Il parle à qui ? de qui ? de quoi ? Ça ressemble à quoi ?
4.2. Le COI fait partie du groupe verbal
Ce vélo appartient à Laure.
Ce vélo appartient… Le sens du verbe transitif indirect appartenir (à quelqu’un) devient incomplet.
Ce vélo lui appartient.
Ce vélo m’appartient.
5.3. Les verbes seulement transitifs indirects sont très peu nombreux
Il parle à sa sœur → Le verbe de cette phrase est parler (à quelqu’un). Il a besoin d’un complément d’objet indirect pour que son sens soit complet.
Il signifie « dire quelque chose à quelqu’un ». C’est un verbe de sens transitif indirect. Le groupe verbal est parle à sa sœur. EX : Il parle vite.
Le verbe parler dans cette phrase signifie « prononcer des paroles ». Il n’a pas besoin d’un complément d’objet direct pour que son sens soit complet. C’est un verbe de sens intransitif. Le groupe verbal est parle. L’adverbe vite est complément de manière.
- L’orage approchait. Verbe de sens intransitif.
- J’ai approché la lampe. Verbe de sens transitif direct. La lampe est COD.
- Tu approches de la solution. Verbe de sens transitif indirect. La solution est COI.
5.4. La place du complément d’objet indirect
Le chat ressemble au tigre.
Compare un tigre et un chat. Tu verras comme le chat lui ressemble.
Ne lui ressemble pas.
C’est au tigre que le chat ressemble.
5.5. Les principales formes du complément d’objet indirect
Le chat ressemble au tigre.
Le chat lui ressemble.
Mon chat ne ressemble pas à ça.
Mon chat pense souvent à manger.
[1] http://blogs.lfiduras.com/lettres-duras/wp-content/uploads/sites/16/2015/09/littreref_15.pdf
5. Les compléments circonstanciels (CC)
Les compléments circonstanciels expriment les « circonstances » de l’action : le temps, le lieu, la manière, la cause, etc. Ils ne font pas partie du groupe verbal. Les compléments circonstanciels de temps et de lieu sont les plus fréquents. Il faut savoir reconnaître les différentes formes qu’ils peuvent prendre.
5.1. Comment reconnaître les compléments circonstanciels ?
-on peut les supprimer ;
-on peut les déplacer.
Hier, Anis a rencontré son ami dans le bus.
Anis a rencontré son ami. Ils se sont rencontrés. On ne sait pas quand et où.
Conrad a rencontré… Cette suite de mots est incomplète. Ce n’est plus une phrase.
Conrad a rencontré Line dans le bus, hier. Hier, dans le bus, Conrad a rencontré Line. Dans le bus, hier, Conrad a rencontré Line.
5.2. Le sens des compléments circonstanciels
- Les compléments circonstanciels les plus courants expriment :
- Les autres compléments circonstanciels expriment :
5.3. Les principales formes des compléments circonstanciels de temps
Ce matin, il fait beau.
Il fait beau depuis ce matin.
Hier, il faisait beau.
Il fait beau depuis hier.
Quand je suis arrivé, il faisait beau.
5.4. Les principales formes des compléments circonstanciels de lieu
Conrad a rencontré Line dans le bus.
Conrad y a rencontré Line. Line en descendait.
Conrad a rencontré Line là-bas.
Conrad a vu Line d’ici.