Hérédité sociale

Dans Les Héritiers, P. Bourdieu et J.-C. Passeron [1964] soulignent à quel point la représentation des différentes classes sociales dans l’enseignement supérieur est inégale. La sur-représentation des enfants de familles culturellement favorisées et la sous-représentation des enfants d’origine modeste montrent que l’école opère une importante sélection sociale. Alors que plus de la moitié des enfants de cadre entrent à l’université, seuls 3% des jeunes issus de milieux populaires y parviennent. L’origine sociale est le facteur de différenciation le plus discriminant (plus que le sexe, l’âge, la religion, etc.), pour des raisons culturelles plus qu’économiques. Dans les familles culturellement favorisées, la culture est en effet transmise au sein de la famille. Très tôt intériorisée comme allant de soi (présence d’une bibliothèque, fréquentation de musées, concerts, etc.) et formant un habitus, celle-ci est aisément transposable en dispositions scolaires. Dans les familles modestes, c’est l’école qui transmet cette culture. Dès lors, les enfants de ces dernières doivent littéralement "s’acculturer" pour réussir à l’école. Plus que "du don", la réussite des enfants à l’école relève d’une affinité ou d’une acculturation à la culture dominante et légitime. Les auteurs montrent ainsi la force de la violence symbolique véhiculée par l’école. » (Vigour, 2005, p. 252)

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