3. La mise en revue des connaissances  (État des lieux de la recherche)

Elle a pour objectif de faire le tour de ce qui est connu sur votre question de recherche. Elle est plus ou moins élaborée, en fonction de l'envergure de la recherche : la mise en revue d'un projet de recherche présenté doit être à la fine pointe de ce qui est connu, et faire référence à des articles scientifiques, mais elle doit aussi être brève et synthétique. Dans cette étape, on fait l'inventaire des faits empiriques pertinents en citant les sources. On fait aussi état des recherches précédentes, en soulignant les perspectives utilisées pour aborder les problèmes, ainsi que les résultats obtenus dans ces recherches. Quand on parle de mise en revue analytique, on veut dire qu'il y a un travail de lecture analytique de cette littérature qui est effectué. Ceci signifie qu'on identifie des tendances théoriques qui ont un impact sur la façon dont le problème est conceptualisé et éventuellement sur les résultats, et on rattache les travaux des auteurs recensés à l'une ou l'autre de ces tendances : on commence par dire quelles sont les grandes tendances théoriques qui structurent le champ étudié en général. À mesure que l'on spécifie la question spécifique sur laquelle on veut travailler, on cite des ouvrages plus pointus, qui abordent spécifiquement cette question. Donc on part de questions larges et on avance en étant de plus en plus spécifique et pointu. On souligne les concepts utilisés par les divers auteurs et les tendances théoriques auxquelles ils se rattachent, on indique les résultats auxquels ils parviennent, et on identifie les questions laissées ouvertes ou les nouvelles questions qui se dégagent de ces recherches antérieures. En faisant tout cela, on aura élaboré la pertinence scientifique de notre question de recherche un peu plus que dans la section de la problématique discutée plus haut. On voit donc que la mise en revue se développe, dans notre processus intellectuel de préparation de la recherche, en parallèle avec le développement de la problématique. C'est pour cela que nous avons fait une différence entre la logique de la découverte et la logique de la présentation. Quand on est dans le processus de réflexion en vue de la recherche, on passe constamment d'une étape à l'autre, on revient sur une étape précédente, en tentant de mettre de l'ordre dans tout cela : de la problématique à la mise en revue, au sujet de recherche ou à la question de recherche, avec des retours et des va-et-vient. Le processus de réflexion est une étape qui n'est pas exempte d'anxiété et d'incertitude. Ensuite on met de l'ordre dans tout cela et on présente une problématique bien circonscrite. Mais cette structuration vient après coup, durant le travail d'élaboration. Elle n'est pas sous-jacente au départ. Dans la perspective présentée ici, le développement de la problématique viendrait d'abord avec quelques renvois à d'autres travaux et aboutira à la question spécifique de recherche. Ensuite la mise en revue proprement dite se fera à partir de cette question spécifique de recherche. Cet ordre n'est pas absolu, et toute présentation qui suit une logique claire serait acceptable.