Méthodologie de la recherche scientifique

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Cours: Méthodologie de la recherche universitaire
Livre: Méthodologie de la recherche scientifique
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Date: Saturday 23 November 2024, 19:57

Description

Cette partie aborde le versant méthodologique de la recherche scientifique. Elle est consacrée essentiellement à la définition et l'exposé des notions et options qui régissent la rédaction d'un mémoire de fin d'études.

1. La spécification de l'objet de recherche (Choix du sujet)

L'objectif de ce cours est de formuler de façon concise et claire une thématique de recherche et un sujet particulier. La thématique est large. Il faut souligner ce qui constitue réellement l'intérêt de cette thématique, et à l'intérieur de cette thématique, ce qu'est le sujet particulier qui vous intéresse (sans nécessairement avoir une question précise). C'est en quelque sorte un embryon de problématique. La thématique ne doit pas être trop vague, et doit déjà orienter l'attention sur ce qu'il y a d'intéressant dans le sujet. La pertinence sociale de cette thématique et du sujet doit ressortir : pourquoi cela vous intéresse ? Sous quel angle ? La pertinence scientifique ne pourra pas être vraiment démontrée, car elle requiert un développement plus important, qu'on verra dans la problématique. Il est bon de préciser déjà à cette étape les limites temporelles et spatiales de l'objet. Par exemple, si on veut étudier les processus d'ethnicisation dans les écoles, il faut préciser le lieu : est-ce qu'on parle du Québec ? du Canada ? des sociétés occidentales ? Pendant quelle période ?

Les questions importantes que chaque étudiant doit se poser sont :

- Est-ce que le thème de ma recherche m'intéresse ?

- Est-ce que mon travail doit apporter un plus à ce thème ?

- Est-ce que mon thème s'inscrit dans la sphère de compétence et des préoccupations de mon directeur de recherche ?

- Est-ce que le sujet de ma recherche n'a pas été ressassé plusieurs fois ? (plusieurs travaux ayant déjà traité ce sujet d'une manière ou d'une autre)

- Est-ce que mon sujet est impossible à traiter pour es raisons de contingences matérielles ? (Absence de matériaux et d'informations, documentation chétive, inaccessible, ou inexistante car classifiée...etc.).

Une fois le thème (vague) choisi, reste encore à formuler le sujet (circonscrit) de votre recherche. Il doit être précis et concis. Evitez les sujets larges tel que : L'enfance dans la littérature d'expression française. Préférez un titre plus sobre, plus précis, qui doit être en adéquation avec le corpus que vous avez choisi, et en accord avec votre directeur de recherche qui aura, peut-être à le peaufiner, tel que : Le thème de l'enfance dans l'œuvre de Tahar Ben Jelloun : L'enfant du sable.

2. Problématisation du sujet et question de recherche

Définition d'une problématique :

Contrairement à certaines idées courantes, la problématique ne consiste pas uniquement à poser une ou plusieurs questions, lesquelles constituent une étape importante dans la constitution et la problématisation d'un sujet. Problématiser un sujet, c'est le complexifier : un phénomène apparemment simple est en réalité une articulation de problèmes interdépendants. Le signe d'un problème, c'est l'embarras qu'il suscite, où ne peut répondre immédiatement par oui ou par non, qui peut renvoyer à la notion d'aporie (du grec aporia : difficulté) qui est une contradiction insoluble dans un raisonnement, qu'il faut alors mettre en évidence. Problématiser un sujet c'est le questionner à partir de plusieurs savoirs disciplinaires, c'est établir des rapports entre causes et conséquences, des relations de causes à effet. C'est se mettre en position de chercheur. (Réflexions, enquêtes, interrogations, dans la durée, etc.). Le questionnement renvoie alors le plus souvent à une ou plusieurs questions sous-jacentes, qui seules permettent de répondre à la question initiale. Il nous a paru utile de rappeler la définition d'une problématique que nous illustrons par ces deux citations : Une problématique est « un ensemble de problèmes qui orientent la recherche et un corps de concepts qui directement ou indirectement débouchent sur des hypothèses rendant compte d'un contenu riche de conflits ». GRAWITZ Madeleine, 1998, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris. « La problématique, c'est l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyse qui permettent de traiter le sujet choisi » BEAUD Michel, 1998, L'art de la thèse, Éditions La découverte, Paris. En partant du choix de sujet et de la thématique, essayez d'être plus spécifique : À quelle question voulez-vous répondre ? Il faut commencer avec une question assez générale, assez large. Mais pour développer cette question et mieux expliquer son sens, il vous sera nécessaire d'expliquer le contexte dans lequel la question se pose. Ceci vous amènera peut-être à définir les concepts fondamentaux que vous allez utiliser (définition au sens restreint : que désignent ces termes ? sans nécessairement décliner toutes les propriétés associées à ces termes). Vous n'entrez pas dans les détails des débats sur ces concepts : vous dites ce que VOUS entendez par tel terme, sans avoir à discuter des acceptations alternatives pour le moment. En développant votre question, vous allez montrer ses liens avec d'autres questions, et cela vous permet d'en arriver à une question plus spécifique, plus circonscrite.

En exécutant la démarche précédente, vous allez mentionner quelques auteurs fondamentaux pour votre question : ceux dont vous avez pris les définitions, ainsi que ceux qui vous ont inspiré les idées fondamentales sur lesquelles vous vous appuyez. Il ne s'agit pas d'une revue de littérature : cela viendra plus tard. Il s'agit de mentionner quelques références fondamentales, et c'est à cela que le terme ‘orientation théorique' correspond.

On peut dire qu'il n'y a pas de bonne recherche sans bonne problématique. C'est une étape essentielle de la rédiger et de la soumettre à la sagacité de votre directeur de mémoire. Évidemment la problématique évolue, mûrit, au fur et à mesure qu'avance la préparation de votre mémoire. Au moment du choix du sujet (problématique provisoire), ce n'est qu'une esquisse, une ébauche. Mais elle doit déjà, après le travail de débroussaillage/dégrossissage, guidée par votre directeur de recherche, être solide, claire, assurée : c'est ce qu'on appelle la problématique I qui permet d'organiser le plan de travail. Plan indispensable, qui permettra de centrer utilement le travail de recherche, et évitera de vous égarer sur des pistes inutiles.

Ensuite au fur et à mesure que progresse votre recherche, vos idées se clarifient, vos hypothèses se précisent, vos analyses s'affirment : bref votre problématique mûrit et s'affine.

Au terme de votre recherche, vous serez en mesure de rédiger une nouvelle version de votre problématique : ce qu'on appelle Problématique II, qui vous permettra de construire le raisonnement qui sous-tendra votre plan de rédaction, et qui devra être partie intégrante de l'introduction générale de votre mémoire. Cette problématique II qui doit obtenir l'approbation de votre directeur de recherche, doit comprendre :

  • La question principale, reformulée de manière plus claire et plus complète qu'au départ.
  • L'idée directrice qui doit répondre à cette question et va sous-tendre l'ensemble du déroulement du mémoire.
  • L'ébauche du raisonnement à travers laquelle sera développée, étayée, démontrée cette idée directrice, et qui va justifier le choix et la succession des parties, dont chacune doit être portée par une idée force.
  • Le plan de rédaction avec une première mise en place des parties et des chapitres, le plus souvent avec des titres provisoires, indicatifs, qui pourront être au fur et à mesure reformulés.

3. La mise en revue des connaissances  (État des lieux de la recherche)

Elle a pour objectif de faire le tour de ce qui est connu sur votre question de recherche. Elle est plus ou moins élaborée, en fonction de l'envergure de la recherche : la mise en revue d'un projet de recherche présenté doit être à la fine pointe de ce qui est connu, et faire référence à des articles scientifiques, mais elle doit aussi être brève et synthétique. Dans cette étape, on fait l'inventaire des faits empiriques pertinents en citant les sources. On fait aussi état des recherches précédentes, en soulignant les perspectives utilisées pour aborder les problèmes, ainsi que les résultats obtenus dans ces recherches. Quand on parle de mise en revue analytique, on veut dire qu'il y a un travail de lecture analytique de cette littérature qui est effectué. Ceci signifie qu'on identifie des tendances théoriques qui ont un impact sur la façon dont le problème est conceptualisé et éventuellement sur les résultats, et on rattache les travaux des auteurs recensés à l'une ou l'autre de ces tendances : on commence par dire quelles sont les grandes tendances théoriques qui structurent le champ étudié en général. À mesure que l'on spécifie la question spécifique sur laquelle on veut travailler, on cite des ouvrages plus pointus, qui abordent spécifiquement cette question. Donc on part de questions larges et on avance en étant de plus en plus spécifique et pointu. On souligne les concepts utilisés par les divers auteurs et les tendances théoriques auxquelles ils se rattachent, on indique les résultats auxquels ils parviennent, et on identifie les questions laissées ouvertes ou les nouvelles questions qui se dégagent de ces recherches antérieures. En faisant tout cela, on aura élaboré la pertinence scientifique de notre question de recherche un peu plus que dans la section de la problématique discutée plus haut. On voit donc que la mise en revue se développe, dans notre processus intellectuel de préparation de la recherche, en parallèle avec le développement de la problématique. C'est pour cela que nous avons fait une différence entre la logique de la découverte et la logique de la présentation. Quand on est dans le processus de réflexion en vue de la recherche, on passe constamment d'une étape à l'autre, on revient sur une étape précédente, en tentant de mettre de l'ordre dans tout cela : de la problématique à la mise en revue, au sujet de recherche ou à la question de recherche, avec des retours et des va-et-vient. Le processus de réflexion est une étape qui n'est pas exempte d'anxiété et d'incertitude. Ensuite on met de l'ordre dans tout cela et on présente une problématique bien circonscrite. Mais cette structuration vient après coup, durant le travail d'élaboration. Elle n'est pas sous-jacente au départ. Dans la perspective présentée ici, le développement de la problématique viendrait d'abord avec quelques renvois à d'autres travaux et aboutira à la question spécifique de recherche. Ensuite la mise en revue proprement dite se fera à partir de cette question spécifique de recherche. Cet ordre n'est pas absolu, et toute présentation qui suit une logique claire serait acceptable.

4. Les hypothèses de recherche

Quelquefois, on présente dans un projet des hypothèses de recherche. Ce sont des réponses à la question de recherche que l'on propose : on pourrait avoir de bonnes raisons de penser qu'elles sont valables, mais on n'a pas de preuves de la validité de ces réponses dans le contexte spécifique de la recherche proposée. La recherche consistera à aller chercher ces preuves, avec deux résultats possibles : soit que les hypothèses sont confirmées, soit qu'elles sont rejetées, à la lumière des résultats empiriques que l'on aura trouvés. Par exemple, si certaines recherches faites dans une localité géographique ou dans un milieu social donné ont montré que la variable X est en lien avec la variable Y, vous pourriez poser comme hypothèse que ceci est aussi vrai pour le milieu dans lequel votre recherche est effectuée, en prenant en considération que ce milieu est différent et que cette hypothèse pourrait ne pas tenir. La recherche consistera donc à vérifier si cette même hypothèse se trouve vérifiée ou au contraire invalidée. 

5. La méthode préconisée pour répondre à la question de recherche

Maintenant que l'objet de recherche, la problématique, la question de recherche, l'état des lieux et le cadre théorique ont été déterminés, vous devez établir la ‘stratégie de la preuve', c'est-à-dire la façon dont on va s'y prendre pour vérifier nos hypothèses quand il y en a (d'où cette idée de preuve) ou pour répondre à nos questions de recherche. Dans le cas d'une recherche empirique, la stratégie de la preuve est centrée autour de la collecte de données et de leur analyse. En effet, c'est bien en fonction de ce qu'on veut prouver que l'on détermine le type de données recherchées, la façon de les trouver, et la façon de les analyser. Ces données peuvent être des données sociodémographiques, des opinions, des comportements observés, des données administratives, ou encore des statistiques agrégées, et on pourrait allonger la liste. Tout ce qui est observable et qui est pertinent pour la recherche est susceptible de constituer des données à analyser. Quand il s'agit d'une recherche théorique, la démarche est un peu moins codifiée, mais il faut quand même la planifier : définir le corpus de textes ou de documents qu'on va analyser, et l'angle sous lequel on va les analyser, ainsi que la méthode concrète qui sera utilisée (analyse de discours ? analyse textuelle informatisée ? autre ?).

Dans cette section, vous allez donc spécifier la façon concrète dont vous allez vous y prendre pour ramasser vos observations, en précisant la nature de ces observations, la façon de les collecter, et la façon de les traiter. Ceci signifie, en particulier, que vous allez décrire votre méthode spécifique, qui pourrait être qualitative ou quantitative, que vous devrez parler de l'échantillon, de sa taille, en précisant comment il va être constitué, à partir de quelle population, et par quelle méthode.

Quatre termes sont souvent utilisés pour spécifier les observations que l'on compte faire : matériau, univers d'analyse, population et échantillon. Les définitions suivantes vous seront utiles :

Matériau: C'est le type d'objets qui vont constituer la matière première de votre analyse. Le matériau peut être constitué de certaines données quantitatives spécifiques que vous allez chercher, de questionnaires remplis, de documents administratifs, de comportements, de situations à observer, de textes d'un auteur ou de plusieurs (si votre thèse est théorique), etc. Bref, c'est la partie de la réalité observée que vous allez analyser.

Univers d'analyse : Il s'agit de l'ensemble des objets que l'on prend en considération dans la recherche, et auxquels on se réfère. C'est en quelque sorte une population plus large que celle que nous allons considérer. C'est réellement l'ensemble d'objets le plus large possible, auquel on souhaiterait généraliser nos résultats : mais il s'agit alors d'une généralisation qualitative, dans les grandes lignes, et qui aura plus un statut d'hypothèse à vérifier que de conclusion ferme, et quantifiée. La population doit être bien déterminée et accessible, car c'est dans cette population que nous allons choisir notre échantillon. Alors que l'univers d'analyse est moins bien déterminé : on n'en a pas une liste exhaustive.

Population: C'est la liste complète des objets qui constituent vos unités d'analyse, et dans laquelle vous allez choisir votre échantillon. Si vous étudiez les attitudes des personnes immigrées à Montréal, votre population est l'ensemble de toutes ces personnes. Vous devez spécifier les conditions précises qui font qu'une personne est dans la population. Si vous étudiez la façon dont les diverses écoles gèrent la diversité culturelle, votre population est constituée d'écoles (de quelle région ? de quel niveau ? privées, publiques ou les deux ? etc.), et l'unité de base qui constitue la population, c'est l'école. Vous voyez qu'une population n'est pas nécessairement faite d'êtres humains.

Échantillon: C'est une portion de la population. Si vous souhaitez généraliser vos résultats à la population, il vaut mieux vous arranger pour que votre échantillon soit représentatif.

5.1. La démarche expérimentale ou la méthode hypothético-déductive :

  1. Hypothèses de départ, après observation d'un fait, d'un phénomène donné. Il s'agit d'une explication anticipée, sous toute réserve, qui dirige et oriente les techniques destinées à la vérifier.
  2. Expérimentation sur terrain, en laboratoire, analyse de données, en vue de vérifier et d'interpréter les données.
  3. Conclusion : confirmant l'hypothèse de départ (pour généraliser et tirer une loi) ou infirmant l'hypothèse.

5.2. La démarche expérimentale ou la méthode empirico-inductive :

  1. Observation : choix du sujet, de la problématique (le choix du sujet répond à plusieurs paramètres dont les plus important sont : l'originalité, l'actualité et l'utilité).
  2. Hypothèse de départ : problématique posée : c'est l'explication anticipée qui dirige et oriente les techniques destinées à la vérifier. Il s'agit de répondre à une attente. Cela correspond à l'introduction.
  3. Expérimentation, interprétation : plan de travail.
  4. Méthodologie/ exposé des idées/ plan d'action correspondant au contenu, dans lequel on trouve des références, des citations, des enquêtes, des questionnaires, des résultats suivis de commentaires.
  5.  L'exposé de la méthode de recherche est une partie principale dans la présentation du travail, il s'agit de préciser les voies et les moyens utilisés pour répondre à la question posée, autrement dit expliciter les instruments théoriques et/ou empiriques qui vont être utilisés. Cet ensemble constitue le corps du sujet.
  6. Conclusion : hypothèse confirmée ou infirmée débouche sur une conclusion générale, suivie d'une conclusion finale personnelle ouverte sur les perspectives de recherche.

6. Planification et démarche générale de la recherche

La planification

La planification est essentielle dans la réalisation de la thèse/mémoire, dont elle augmente la sécurité de l'objectif et à laquelle elle assigne des limites raisonnables. Loin d'être rigide, le plan est au contraire appelé à être modifié. a. Le plan indicatif : élaboré juste après le cadrage de l'objet d'étude. Il est la base de l'entretien avec le directeur de recherche, il permet d'organiser la recherche bibliographique – laquelle doit aboutir à l'élaboration de fichiers- et de planifier les étapes de la réalisation du travail. b. Le plan opérationnel détaillé : c'est le plan initial enrichi au fur et à mesure de l'avancement des recherches. Il contient surtout la définition des tâches à réaliser pour élaborer des chapitres et exerce une fonction de contrôle de la progression de la recherche. c. Le plan de réaction : la structure des fichiers élaborés amène à la production du plan rédactionnel qui donnera la forme définitive du mémoire. Ce plan prioritairement orienté vers l'exposition de la démarche et des résultats obtenus, présente deux caractéristiques : il est explicite et détaillé.

Démarche générale de la recherche 

7. Plan de rédaction

Un bon plan de rédaction est celui à travers lequel l'idée directrice (qui répond à la question principale) va pouvoir se développer à travers les différentes étapes d'un mouvement de pensée, d'une démonstration, qui se développe, s'épanouit avec les idées forces des différentes parties et chapitres. Ces parties du travail sous tendues par les chapitres seront articulées autour d'une réflexion et d'un raisonnement, fruits d'une démarche scientifique, chemineront tout au long du travail d'écriture, sans rupture, afin de mettre en valeur la ou les réponses à votre questionnement.

Le plan de rédaction doit constamment être soumis au directeur de recherche pour être amélioré et amendé si nécessaire, au fur t à mesure de la progression de la rédaction des manuscrits. Les titres de parties et de chapitres sont provisoires. Ils devront être reformulés si le besoin s'en fait sentir afin de mieux cerner les contenus.

un plan de rédaction débute par une introduction générale. Chaque partie du plan divisée en chapitres doit également débuter par une introduction et finir par une conclusion qui résume cette partie et tisse un lien qui permettra d'embrayer sur la partie suivante du plan. De ce fait, il y a une imbrication des différentes parties à la manière des tables gigognes qui mettra en valeur la scientificité de votre démarche, au service de la réponse à votre problématique.

Veillez à équilibrer le nombre de parties et de chapitres afin de ne pas alourdir une partie au détriment d'une autre, ce qui donnerait un travail de guingois.

Vous terminerez votre travail par rédaction par une conclusion générale qui n doit pas être péremptoire, et où en toute modestie, vous spécifierez que votre travail n'est qu'un jalon de plus dans la vaste quête de connaissance.

Exemple de plan

Cette esquisse de plan n'est qu'un exemple, il, est loin d'être parfait mais vous donne une idée de l'ossature générale qu'il faut respecter.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1ère PARTIE : Titre............................................................

Introduction

Chapitre I.— Titre..........................................................

Chapitre II.—Titre..........................................................

Chapitre III.—Titre ........................................................

Conclusion

2ème PARTIE : Titre............................................................

Introduction

Chapitre IV.— Titre..........................................................

Chapitre V.—Titre..........................................................

Chapitre VI.—Titre ........................................................

Conclusion

3ème PARTIE : Titre...........................................................

Introduction

Chapitre VII.— Titre..........................................................

Chapitre VIII.—Titre..........................................................

Chapitre IX.—Titre ...........................................................

Conclusion

CONCLUSION GÉNÉRALE

8. Pourquoi et comment faire des citations ?

On cite en premier lieu le texte qui fait l'objet d'une interprétation ou d'une analyse critique, mais aussi les textes qui sont appelés à soutenir notre point de vue, à confirmer, voire à prouver notre affirmation.

Citations, paraphrases et plagiats

La citation est la reproduction d'un texte écrit par un auteur, qui lui est explicitement attribué avec indication de la référence au moyen des guillemets et de la note. La paraphrase (reformulation de certaines idées d'auteurs attentivement lus) est légitime dans la mesure où la source est indiquée en note de bas de page. En revanche, la reprise intégrale de certaines phrases d'un auteur sans utilisation de guillemets et sans renvoi en note constitue un plagiat, chose peu recommandable et fortement déconseillée.

Pour un bon usage des citations. Que faut-il citer ?

a. Le texte analysé (corpus) doit être largement cité. b. Les textes critiques doivent être cités quand ils font véritablement autorité et qu'ils confirment explicitement votre position. c. Il est essentiel de préciser la source de chaque citation, indiquer l'œuvre de référence, le lieu, la maison d'édition, l'année de publication et la page. Par ailleurs, le lecteur doit pouvoir retrouver facilement et impérativement la page où la citation est extraite. d. Si la citation est courte, on peut l'insérer dans le corps du texte avec des guillemets. Si elle est longue, il est recommandé de la « centrer » en plein milieu de page, ou en utilisant l'italique. e. Les citations doivent être reproduites avec fidélité ; évitez de les modifier, ou d'en souligner certains termes. Pour en éliminer des mots ou des phrases, remplacez-les par les signes (...) ou [...].

L'utilisation des notes

On peut placer les notes soit en bas de page, soit regroupées à la fin de chaque chapitre, soit à la fin du mémoire, juste avant la bibliographie. Il est cependant préférable de les placer en pied de page en les numérotant de manière continue. La numérotation recommençant à 1 à chaque page présente toutefois plus de commodité pour le lecteur.

Le système de renvoi de notes : utiliser soit des étoiles (astérisques) , soit des lettres, soit encore – et c'est souvent le cas- des chiffres.

A quoi servent les notes ? Indiquer les sources de citations, fournir des indications bibliographiques supplémentaires, effectuer des renvois externes ou des renvois internes, étayer l'argumentation tout en allégeant le texte, développer une affirmation sans avoir à encombrer le texte, nuancer une affirmation, donner des indications sur une traduction, ajouter des considérations personnelles...

Le système de « citations-notes » et le système « citations-auteurs » :

  • système « citations-notes » est plus commode parce qu'il est plus clair. Il s'agit de mettre le chiffre à la fin d'une citation-avant la fermeture des guillemets- qui renvoie à une note en bas de page. Voici une manière de procéder :

« La science ne cherche pas à énoncer des vérités éternelles ou des dogmes immuables ; loin de prétendre que chaque étape est définitive et qu'elle a son dernier mot, elle cherche à cerner la vérité par approximation successives 1 ».

« [...] nous ne savons presque rien, mais [...] c'est merveille d'en savoir tant [...] 2 »

(1) A. EINSTEIN, ABC de la relativité, trad. Pierre Clinquart, 10/18, 1985, p. 134.

(2) Idem, p. 186.

Autre page : (1) A. EINSTEIN, ABC de la relativité, op. cit., p. 188.

En cas de références multiples qui se suivent à un même ouvrage ou article, on emploie :

La deuxième fois (même pas du mémoire) : Idem (souligné)

Les fois suivantes (même pas du mémoire) : Ibid (souligné)

Fois suivantes (autres pages) : on cite le nom et prénom de l'auteur, le titre, op. cit., 

  • Le système « citations-auteurs», pratiqué dans les pays anglo-saxons. A la fin de la citation, on indique entre parenthèse, le nom de l'auteur, la date de la parution de l'ouvrage ainsi que la page. La note de bas de page devient alors inutile.

« Il avait été la roulure de nos rues, Tayeb. Nous le foulions aux pieds comme nous foulions la poussière de chemin, et, comme la poussière, nous le savions à peine » (Mouloud Mammeri, 1965 : 98).

9. La bibliographie

Elle signale les ouvrages que vous avez cités et dont vous vous êtes inspiré. Elle sert de point de repère au lecteur qui peut alors évaluer votre recherche et y cerner les orientations théoriques et méthodologiques appliquées, mais elle aide aussi à orienter les recherches d'un autre chercheur. Elle contient : - tous les documents publiés cités dans le mémoire- des études non citées mais qui concernent directement une dimension du travail de recherche- des études d'intérêt général qui ont marqué la réflexion du chercheur. (Il n'est pas nécessaire de citer tous les classiques). 

Où placer la bibliographie ? à la fin du mémoire après la conclusion générale.

Comment l'organiser ?

a. Par ordre alphabétique d'auteurs : on peut dire que c'est la norme en vigueur dans les revues internationales de renommée. Tous les textes sont rassemblés en une liste unique. L'ordre alphabétique permet de repérer un auteur lorsqu'on le connaît. Dans ce cas, les thèmes des ouvrages ne constituent point un critère de classification.

b. Par catégorie de documents : on peut aussi classer les ouvrages en fonction des caractéristiques formelles des textes (exemple : livres, articles, textes de loi, dictionnaires, etc.).

c. Par thème : on peut également définir un certain nombre de thèmes centraux qui deviennent principes d'organisation de l'ensemble des références (exemple : mythes, religion, histoire, psychanalyse, didactique, linguistique, analyse du discours, sociolinguistique, etc.).

Principes de bases pour la présentation :

a. Pour un ouvrage, la structure de base est la suivante :

Nom, Prénom, année de publication, Titre de l'ouvrage, édition, lieu de publication.

Amossy R., 2006, L'argumentation dans le discours, Armand Colin, Paris.

b. Pour un article de périodique, la structure de base est la suivante :

Nom, Prénom, « Titre exacte de l'article », Nom du périodique, date et n° du volume, éditeur, page de début et de fin de l'article.

Autier-Revuz, « Hétérogénéité(s) énonciative(s) », in Langages n° 73, 1984, p 98-111.

c. Pour un article publié dans un ouvrage collectif :

Nom, Prénom, « Titre exacte de l'article », nom de l'ouvrage, Editeur, Lieu de publication, année de publication, page de début et de fin de l'article.

Mammeri Mouloud, « L'imaginaire éclaté de Jean Amrouche », Jean Amrouche. L'éternel Jughurta, (Actes du colloque Jean Amrouche, Rencontres Méditerranéennes de Provence, 17-19 octobre 1985), Edition du Quai, Marseille, 1987, pp. 155-1561.

d. Article de presse :

Ahcene-Djaballah Belkacem., « Presse écrite francophone : chronologie d'une mort programmée? », in Le Quotidien d'Oran, 26 octobre 2011.

e. Les sources Internet : toutes les références puisées sur Internet doivent être citées (URL exacte) et doivent porter la date de consultation.

Charaudeau Patrick, « L'argumentation dans une problématique d'influence », Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 1 | 2008, mis en ligne le 02 octobre 2008, Consulté le 05 avril 2013. URL : http://aad.revues.org/193.

Exemple de bibliographie organisée par ordre alphabétique :