Il est né en 1974 et perdure jusqu’aux années 80, suite à  la crise économique[1] mondiale qui a induit des restrictions budgétaires préjudiciables à la diffusion de la langue française de par le monde. Sur ce, le Ministère des Affaires Etrangères Français a essayé de redonner “un coup de jeune” au français en cherchant à cibler un nouveau public (l’élite universitaire venant des pays étrangers à travers les bourses d’étude et les stages…)  non seulement littéraire mais également scientifique. Nous assistons à une réorientation de la politique de diffusion du français d’un public généraliste à un public professionnel, spécialisé, scientifique et technique susceptible d’être indirectement le vecteur de la propagation du français.

         Quant à l’appellation “français fonctionnel”, nous le devons à Louis PORCHER (1976,p.66) qui l’emploie pour la première fois dans un article en 1976[2], Porcher signale, à propos du FF, qu’« En fait, il ne s’agit pas d’un français fonctionnel, mais d’un enseignement fonctionnel du français. » [3]     

            Le français fonctionnel apporte également une “révolution” méthodologique avec cette nouvelle conception : la centration sur l’apprenant  comme le notent si bien BALMET et DE LEGGE (1992, p.61) :

à une approche centrée sur la langue succède une approche centrée sur l’apprenant […] Plutôt qu’enseigner une langue, on va proposer à l’apprenant les outils qui lui permettront de communiquer dans la langue cible. Ce changement d’objectif place l’apprenant au cœur de son apprentissage […]  

 

            C’est ainsi que les didacticiens se sont désintéressés du “français fonctionnel” pour se préoccuper davantage de ce revirement méthodologique qui a fortement contribué à la mise en place de l’approche communicative.

 

 

 



[1] le prix du baril est quadruplé (2 dollars à 11 dollars)

[2] L. PORCHER, « Monsieur Thibault et le bec Bunsen », Etudes de Linguistique Appliquée, n°23, 1976, p. 66.

 

Modifié le: Monday 8 November 2021, 14:11