Il existe trois types d’alternance codique :
Alternance intraphrastique : s'effectuent à l'intérieur d'un même énoncé, d'une même phrase. Exemple :
Une différence que de notre temps they like to be entertained à la place de entertain themselves.
Alternance interphrastique : passages d'une langue à l'autre à la frontière de la phrase ou de l'énoncé. Exemple:
OK...Ben...Une fois à l'école j'ai assis sur une chaise pis ça a brisé. And everybody laughed so I was totally embarrassed. Eh... Umm... Oui.
Je trouve les jeunes ils disent oh it's boring. (= c’est ennuyant)
Alternance extraphrastique : insertion dans la phrase d'expressions idiomatiques, de formes figées, d'interjections, pouvant être insérées à n'importe quel point de la phrase. Exemple :
Pour Calvet, l’alternance d’une langue à l’autre fonctionne le plus souvent comme citation d’un fragment de discours qui a été énoncé dans l’autre langue, ou comme façon d’ancrer le discours dans la réalité à laquelle il est fait référence : il n’y a pas, ici, de stratégie particulière.
L'alternance codique peut être donc appréhendée comme stratégie de bilingue. Ainsi, selon Gumperz, la pratique de l'alternance codique dans une conversation est une stratégie de communication à travers laquelle le locuteur vise une signification particulière et non pas un simple mélange linguistique aléatoire et arbitraire. C’est-à-dire que ces alternances peuvent avoir des fonctions de nature aussi bien linguistiques qu’extralinguistiques (c'est-à-dire psychologiques ou sociales).
Gumperz (1989 : 73-84) établit une liste de fonctions suite à son approche des pratiques langagière des locuteurs alternant espagnol/anglais, hindi /anglais, slovène/allemand.
Les six fonctions dégagées sont :
a-Citations : l'alternance codique apparait comme citation ou comme discours rapporté qui se dit dans une langue différente de la langue du départ. ‘il a dit « I’am very happy to meet you »’
b- Désignation d'un interlocuteur : sert à adresser le message ou attirer l'attention d'un interlocuteur parmi plusieurs interlocuteurs présents. ‘saha « ala3mer » ça va (salut mon âme ça va ?)’.
c-Interjection : consiste à marquer une interjection ou un élément phatique. ‘même hna nroho car sans toi chwiya berk «hhh lol », by ma chérie‘
d- Réitération : consiste à répéter un même message dans deux langues différentes afin de clarifier ce qui a été déjà dit et à insister sur une certaine information. ‘Bezzaf « c’est trop ! »’
e- Modalisation d'un message : Cette fonction sert à préciser le contenu d'un message produit dans une langue par le biais d'un deuxième message énoncé dans une autre langue que la première : le trois ? eh bein il a fait froid à la plage, mais c’était impeccable quand même ghaya kima ngoulou ghayat él ghaya (c’est très bien comme on dit très très bien)
f- Personnalisation versus objectivation : l'alternance codique marque ici la différence d'implication du locuteur par rapport à son message utilisé ici pour exprimer la personnalisation et l'objectivation du message. Ainsi, lorsque les locuteurs changent de langue pour se distancer du contenu du message ou y affirmer une certaine autorité. « We Hna » (et nous) on a appris à être poli, respecté, respectueux « Hna âandna » (nous nous avons) le client c’est roi, c’est un… vraiment c’est le chouchou « taâna » (notre chouchou) le client. (Voir http://dspace.univ-tlemcen.dz/bitstream/112/9644/1/louati-chabane.pdf