LA VARIATION LINGUISTIQUE

 

 

On ne parle pas de la même façon dans toutes les circonstances de sa vie. Une même personne, au cours d'une journée, change considérablement d'usage, de variété, de langue, et ceci en raison de ses interlocuteurs, de l'objet de son discours, des conditions immédiates de production/réception. Bien sûr, en fonction de son milieu social, de son histoire personnelle, de son implantation géographique, des effets que l'on veut/peut produire, de la maîtrise des registres de langues acquise, du rapport à la langue et à la société, on recourt à des variétés linguistiques très diverses, qui, même si elles sont globalement appelées "français", peuvent comporter des différences considérables aux yeux du linguiste qui les décrit.

 

Dans les années 60, aux Etats-Unis, LABOV W., sociolinguiste bien connu pour son rôle dans la recherche, n’hésite pas à dire que la sociolinguistique c’est la linguistique, même s’il est obligé de constater que certains linguistes négligent à tort l’étude du contexte social : « Pour nous, notre objet d’étude est la structure et l’évolution du langage au sein du contexte social formé par la communauté linguistique ». (LABOV, 1976, pp. 258). Pour lui, il n’y a pas d’étude de la langue sans prise en compte des hommes qui la parlent sans étude de l’environnement social.

De ce fait, il tente de corréler les manières de parler avec des variables sociales. Il s’agit d’associer chaque variante linguistique à une cause extralinguistique (classe sociale, sexe, âge, habitat, race, attitudes des locuteurs, circonstances de la communication, etc.), ou chaque ensemble de variantes linguistiques (réalisation d'une variable) à une ou des variables sociales, selon un schéma que l’on pourrait représenter ainsi :

  •         Ensemble des variables sociales;
  •         Ensemble des variables linguistiques.