Les erreurs de liaisons (Les liaisons fautives ou malencontreuses, les liaisons mal-t-à propos,…) |
Pratiquer une liaison là où elle est impossible peut passer pour une erreur, sauf dans le cas de la disjonction avec le h « aspiré » : la liaison passera pour l'indice d'un locuteur peu cultivé devant un interlocuteur la pratiquant. Même dans la langue familière, la liaison devant le h « aspiré » (des-z-haricots) peut sembler fruste ou humoristique.
Il arrive, par hypercorrection ou par euphonie, qu'on prononce une liaison là où il n'en existe pas, qu'elle soit orthographiquement possible mais interdite, exemple : et‿ainsi, ou qu'elle soit orthographiquement impossible : moi-z-avec.
1. Le pataquès |
Le mot pataquès, qu'on prononce [patak s] (pa-ta-kès) est la déformation de la phrase « je ne sais pas à qui est-ce », devenue « je ne sais pataquès ». L’origine de ce mot la plus souvent rapportée est celle dont fait état Gilles Henry dans son petit dictionnaire des expressions nées de l’histoire, où on lit l’anecdote suivante : « un soir, au théâtre, un jeune homme est installé dans une loge, à côté de deux femmes du demi-monde peu discrètes et encore moins cultivées mais qui veulent se donner l’air de parler le beau langage en faisant des liaisons. Un éventail tombe à terre. Le jeune homme le ramasse et dit à la première :
- Madame, cet éventail est-il à vous ?
- Il n’est point-z- à moi.
- Est-il à vous, demande le jeune homme à la seconde ?
- Il n’est pas–t-à moi.
- Il n’est point-z-à vous, il n’est pas-t-à vous, mais alors, je ne sais pas-t-à-qu’est-ce ?
Le pataquès désigne, de façon générale, le fait d’ajouter une consonne qui n'existe pas à la fin d'un mot. Le Pataquès peut aussi désigner plus précisément la tendance à substituer un s à un t final, ou un t à un s final, dans un enchaînement ou liaison.
Ex : - il était –z- avec elle. - Comme nous le disions-t-hier.
2. le cuir |
Le cuir consiste à introduire un t sans raison entre deux mots. Le cuir est probablement dû à une généralisation de la liaison après des formes fréquentes telles que est, sont, était, ont, avaient, etc. Ex : il a –t- un chapeau. Il est la métaphore du durcissement.
3.Le velours |
Le velours, enfin, consiste à introduire un s, prononcé [z] (z), sans raison entre deux mots. Le velours est vraisemblablement dû à une généralisation de la liaison après des formes fréquentes se terminant par un -s muet comme avons, avais, étais, les, deux, etc. Ex : moi –z- aussi. Il est la métaphore de la douceur.
4. la psilose
La disparition fautive de l’aspiration à l’initiale d’un mot (le fait de remplacer un ‘h’ aspiré par un ‘h’ muet). Ex : les –z- héros